Асоціація
викладачів французької мови України (АВФМУ)
оголошують ІХ Міжнародний конкурс поетичного перекладу.
В цьому році конкурс присвячено творчості канадського поета
Поля Шанеля Малянфана.
У рамках конкурсу пропонується 2 напрями:В цьому році конкурс присвячено творчості канадського поета
Поля Шанеля Малянфана.
·
поетичний переклад французькою
мовою 2-х творів – для студентів вищих навчальних закладів;
Роботи на конкурс з відомостями про автора та контактами (обов’язково!) надсилати до 16.03.2015. включно за такими адресами:
tagueiko@yahoo.com
AВФМУ
кафедра французької філології,
кім.60
Інститут філології
Київський національний
університет імені Тараса Шевченка
б-р Тараса Шевченка, 14
01033 м. КИЇВ
Переможці конкурсу одержать пам’ятні призи: три призи – для переможців
конкурсу серед студентів і три – серед учнів шкіл. Вручення нагород відбудеться
в рамках святкування тижня франкофонії в Україні (кінець березня). Детальну
інформацію про місце і час нагородження буде повідомлено лауреатам додатково.
Президент АВФМУ
Гейко Т.М.
PAUL CHANEL MALENFANT
Né à Saint-Clément de Rivière-du-Loup,
Québec, en 1950. Écrivain et professeur de littérature, Paul Chanel Malenfant a
publié plus de vingt recueils de poèmes dont Fleuves (Noroît,
1997) – Prix «Alain-Grandbois» de l'Académie des Lettres du Québec et «Grand
Prix Québecor du Festival International de la Poésie», en 1998); aussi Des
ombres portées (Noroît, 2000) – «Prix du Gouverneur général du Canada»
et «Grand Prix de la Société Radio-Canada», en 2001). Son plus récent titre, Toujours
jamais, vient de paraître aux Éditions de l'Hexagone dans la
collection «Écritures». Depuis 1975, son œuvre rassemble une trentaine
d'ouvrages abordant les différents genres littéraires et, souvent, les
superposant, de la poésie à la fiction et à l'essai. Il est Membre de
l'Académie des Lettres du Québec
Pour les écoles :
VIVRE AINSI
(2005)
***
Matin de mer
après la pluie :
les pierres
apparaissent
sur la présence
du monde.
Parfums d’algues
mêlés à la lueur.
Tu es au coeur du
paysage, le corps
sans
tressaillement existe
dans le silence,
l’abandon.
Le souffle :
vertige.
Calme comme un
oiseau de nuit
dans les arbres
d’ancêtres,
comme une
accalmie du vent
dans les airs de
famille.
***
Fils des jours,
figures du deuil.
Mais la beauté de
l’aube sur le fleuve.
Mais le goût de
l’eau bue aux fontaines.
Et le temps
inaltérable des arbres
centenaires sur
le cour Mirabeau.
Tu cherches le
sens des ombres,
leurs âmes de
passage
dans ce pays
passager.
***
De tel
bonheur !
quand le vol de
la vague
dépasse l’attente
du rêvenur ;
quand le papillon
clignote, clair,
sur l’instant
même de la paupière.
Le pain aux
oiseaux.
Le nom des choses
et des herbes.
Avant la grande
nuit posthume,
oublie le poids
des fleurs flétries
sur les saisons
et dans la bouche
ce goût de
saumure et de suie.
Reçois cette
amitié du paysage
et une lampe
posée
sur une page
d’écriture.
Pour les étudiants :
LE VENT SOMBRE (2005)
***
Quand de
l’enfance encore tu crois avoir tout dit
comme un visiteur
du soir dans la mémoire te revient
ce petit frère
mort en bas âge, ton aîné
de neuf mois, te
souviens-tu vraiment
de ses yeux bleus
mais sans regard,
des poings fermés sur le satin,
de cette haleine
de lait rance et de vinaigre
ô
mon frère
sans parole et
couleur de farine avec tant de fièvre
que le poisson
cru placé au pied du lit
par
notre mère
à la nuit tombée
était cuit de ta fièvre
au lever du jour.
Elle disait qu’il
y aurait des cheveux d’anges
dans les limbes
et des paniers remplis d’oranges
des oiseaux du
paradis et des chats angoras je rêvais
d’être poète
tandis que notre mère te berçait
mon
ami Pierrot
comme si elle se
consolait elle-même
de ta douleur
de sa douleur qui
se lisait à la lenteur
d’une seule larme
sur sa joue effacée
avec un filet de
sourire.
***
Ils sont venus
c'était un jour
d’hiver ni ciel ni terre de poudrerie
c’était
un minuscule
cercueil avec une poignée dorée
et si léger
que j’ai
longtemps cru qu’on n’y avait mis
que
ton âme
ton corps déjà
fondu de fièvre et de larmes
toutes tes eaux
emmelées aux eaux
de la rivière
Rouge où nous n’irions jamais
ensemble cueillir
les cailloux de néon
et les pépites
d’or qui brillent
aux yeux des
poissons rouges.
J’invente
aujourd’hui qu’on t’appelait Olivier.
Car je n’ai de
toi frère aîné dans la mort
qu’un nom d’arbre
ver-de-grisé qu’un écho
qu’une lueur à
peine une vague
ô une si vague
idée
de la mort des
dieux.
***
Quand le dernier
vent venu du nord ultimement
te frôle à la
nuque
c’est comme un
assoupissement
définitif
d’air entre les
herbes a cessé de frémir
te souviens-tu
mon père en octobre
des feux de
feuilles mortes ce parfum fort
de chair de terre
brûlées
te souviens-tu
tandis qu’elle
vacille encore dans ton regard
la
fumée
de ta vie des
archives de ta vie
de son chant
grégorien dans le soir finissant
toi qui passais
tant de temps en silence
emporteras-tu
avec ton âme
ailleurs ta raison d’être
la
musique ?