"Людина, яка володіє 10 мовами, володіє 10 світами."
Девіз Євроклубу "Поліглот"



Всеукраїнський Конкурс Освітніх Сайтів
Видавництво "Шкільний світ" підбило підсумки Всеукраїнського конкурсу на найкращий авторський освітній інтернет-сайт.
У номінації учителів французької мови блог "Євроклуб "Поліглот" визначено переможцем.
Читайте детальніше! Джерело: Видавництво "Шкільний світ"
За інформацією МОН УкраїниСвітлина від Миколи Ручки.

вторник, 17 февраля 2015 г.

Увага! Конкурс!

Асоціація викладачів французької мови України (АВФМУ)
оголошують ІХ Міжнародний конкурс поетичного перекладу. 
В цьому році конкурс присвячено творчості  канадського поета 
Поля Шанеля Малянфана.    
У рамках конкурсу пропонується 2 напрями:
·        поетичний переклад французькою мовою 2-х творів – для студентів вищих навчальних закладів;
·        поетичний переклад французькою мовою 2-х творів – для учнів середніх шкіл.
Роботи на конкурс з відомостями про автора та контактами (обов’язково!) надсилати до 16.03.2015. включно за такими адресами:
ivedina@bigmir.net
tagueiko@yahoo.com
AВФМУ
кафедра французької філології, кім.60
Інститут філології
Київський національний університет імені Тараса Шевченка
б-р Тараса Шевченка, 14
01033 м. КИЇВ
Переможці конкурсу одержать пам’ятні призи: три призи – для переможців конкурсу серед студентів і три – серед учнів шкіл. Вручення нагород відбудеться в рамках святкування тижня франкофонії в Україні (кінець березня). Детальну інформацію про місце і час нагородження буде повідомлено лауреатам додатково.
Президент АВФМУ
Гейко Т.М.




Pour commémorer le 65e anniversaire du poète québequois

PAUL CHANEL MALENFANT


Né à Saint-Clément de Rivière-du-Loup, Québec, en 1950. Écrivain et professeur de littérature, Paul Chanel Malenfant a publié plus de vingt recueils de poèmes dont Fleuves (Noroît, 1997) – Prix «Alain-Grandbois» de l'Académie des Lettres du Québec et «Grand Prix Québecor du Festival International de la Poésie», en 1998); aussi Des ombres portées (Noroît, 2000) – «Prix du Gouverneur général du Canada» et «Grand Prix de la Société Radio-Canada», en 2001). Son plus récent titre, Toujours jamais, vient de paraître aux Éditions de l'Hexagone dans la collection «Écritures». Depuis 1975, son œuvre rassemble une trentaine d'ouvrages abordant les différents genres littéraires et, souvent, les superposant, de la poésie à la fiction et à l'essai. Il est Membre de l'Académie des Lettres du Québec
Pour les écoles :
VIVRE AINSI  (2005)
***
Matin de mer après la pluie :
les pierres apparaissent
sur la présence du monde.
Parfums d’algues mêlés à la lueur.
Tu es au coeur du paysage, le corps
sans tressaillement existe
dans le silence, l’abandon.
Le souffle : vertige.
Calme comme un oiseau de nuit
dans les arbres d’ancêtres,
comme une accalmie du vent
dans les airs de famille.
***
Fils des jours, figures du deuil.
Mais la beauté de l’aube sur le fleuve.
Mais le goût de l’eau bue aux fontaines.
Et le temps inaltérable des arbres
centenaires sur le cour Mirabeau.
Tu cherches le sens des ombres,
leurs âmes de passage
dans ce pays passager.
***
De tel bonheur !
quand le vol de la vague
dépasse l’attente du rêvenur ;
quand le papillon clignote, clair,
sur l’instant même de la paupière.
Le pain aux oiseaux.
Le nom des choses et des herbes.
Avant la grande nuit posthume,
oublie le poids des fleurs flétries
sur les saisons et dans la bouche
ce goût de saumure et de suie.
Reçois cette amitié du paysage
et une lampe posée
sur une page d’écriture.
Pour les étudiants :
LE VENT SOMBRE (2005)
***
Quand de l’enfance encore tu crois avoir tout dit
comme un visiteur du soir dans la mémoire te revient
ce petit frère mort en bas âge, ton aîné
de neuf mois, te souviens-tu vraiment
de ses yeux bleus
mais sans regard, des poings fermés sur le satin,
de cette haleine de lait rance et de vinaigre
                                               ô mon frère
sans parole et couleur de farine avec tant de fièvre
que le poisson cru placé au pied du lit
                                               par notre mère
à la nuit tombée était cuit de ta fièvre
au lever du jour.
Elle disait qu’il y aurait des cheveux d’anges
dans les limbes et des paniers remplis d’oranges
des oiseaux du paradis et des chats angoras je rêvais
d’être poète tandis que notre mère te berçait
                                                           mon ami Pierrot
comme si elle se consolait elle-même
de ta douleur
de sa douleur qui se lisait à la lenteur
d’une seule larme sur sa joue effacée
avec un filet de sourire.
***
Ils sont venus
c'était un jour d’hiver ni ciel ni terre de poudrerie
c’était
un minuscule cercueil avec une poignée dorée
et si léger
que j’ai longtemps cru qu’on n’y avait mis
                                               que ton âme
ton corps déjà fondu de fièvre et de larmes
toutes tes eaux emmelées aux eaux
de la rivière Rouge où nous n’irions jamais
ensemble cueillir les cailloux de néon
et les pépites d’or qui brillent
aux yeux des poissons rouges.
J’invente aujourd’hui qu’on t’appelait Olivier.
Car je n’ai de toi frère aîné dans la mort
qu’un nom d’arbre ver-de-grisé qu’un écho
qu’une lueur à peine une vague
ô une si vague idée
de la mort des dieux.
***
Quand le dernier vent venu du nord ultimement
te frôle à la nuque
c’est comme un assoupissement
définitif
d’air entre les herbes a cessé de frémir
te souviens-tu mon père en octobre
des feux de feuilles mortes ce parfum fort
de chair de terre brûlées
te souviens-tu
tandis qu’elle vacille encore dans ton regard
                                                                       la fumée
de ta vie                      des archives de ta vie
de son chant grégorien dans le soir finissant
toi qui passais tant de temps en silence
emporteras-tu
avec ton âme ailleurs ta raison d’être
                                                           la musique ?